Le patrimoine culturel, revêt pour tous les pays une importance singulière au regard des divers enjeux (politiques, économiques, environnementaux, symboliques…) qui lui sont intrinsèques. Cette importance a été très tôt reconnue par la communauté internationale. Ainsi, dès 1921, année de la naissance de la Commission internationale de la coopération intellectuelle, ancêtre de l'UNESCO, elle n'a cessé d'œuvrer pour la promotion, la mise en valeur, la protection, la préservation et la sauvegarde dudit patrimoine dans l'intérêt des générations actuelles et futures. Dans cet élan, le continent africain, à travers quelques universités et autres institutions de formation, s'efforce de former des ressources humaines pour faire de la culture et du patrimoine culturel des axes majeurs de développement durable. Le Sénégal est intéressé au plus haut point par cette politique eu égard à son énorme et varié potentiel dans ce domaine. Le Parc du Djoudj (1981) et le Niokolo Koba (1981), les villes de Gorée (1978) et de Saint-Louis (2000), les mégalithes (2007) et pour l’immatériel le Kankuran (2006), soit six sites, tous inscrits sur la liste de l’UNESCO. Ils attestent, éloquemment, de la consistance de son patrimoine aussi bien matériel, naturel qu’immatériel.
L'Université Gaston Berger de Saint-Louis, qui a fini d’intégrer le Centre de Recherches et de Documentation du Sénégal (CRDS), situé sur l’île de Saint-Louis, comme un de ses démembrements, compte saisir cette opportunité en vue de participer à la formation d'une expertise africaine et internationale dans le domaine de la Gestion du patrimoine et des Institutions Culturels, de la Médiation Culturelle, de la Restauration des Biens Culturels et d’une Chaire des Métiers du Patrimoine. Au niveau local, la pertinence de la création de cette nouvelle filière trouve sa justification dans la diversité du public qui fréquente le C. R. D. S du fait de ses activités mais aussi par l’intérêt et la valeur de ses collections. Cette situation rehaussera la place de l’ex-IFAN dans la ville et lui permettra d’assurer sa vocation de trait d’union avec la cité, le monde scolaire et universitaire. L’existence de cette unité de formation pourrait résoudre les multiples sollicitations liées à la formation des jeunes artistes, artisans et de tout citoyen sénégalais ou d’ailleurs.