L’invité du mois est le Docteur Fatoumata BA, enseignante-chercheure à l’UFR des Sciences de la Santé5UFR 2S), lauréate du programme « L’OREAL-UNESCO pour les femmes et les sciences en Afrique Subsaharienne », pour ses travaux de recherche sur l’apnée du sommeil. La DCM est allée à sa rencontre. Entretien :
DCM : Docteur Fatoumata BA, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis psychiatre, titulaire d’un DU en Epileptologie et d’un Master en Sciences Biologiques et Médicales option Physiologie. Je suis enseignante-chercheure à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal et inscrite à l’Ecole Doctorale Sciences et Technologies de ladite université. Je suis mariée et mère de deux filles.
DCM : Vous êtes lauréate du programme « L’Oréal-Unesco pour les femmes et les Sciences en Afrique Subsaharienne ». Pouvez-vous revenir sur cette distinction ?
Suite à un appel à candidatures du programme « L’Oréal-Unesco pour les femmes et les sciences en Afrique subsaharienne », j’ai été sélectionnée. Le jury était composé par d’éminents scientifiques issus du continent et dirigé par Mr Nelson TORTO, Président de l’Académie Africaine des Sciences.
DCM : Grace à vos travaux de recherche sur l’apnée du sommeil, vous avez été primée parmi 20 chercheures. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Ces travaux concernent le syndrome d’apnée du sommeil, maladie méconnue et sous diagnostiquée. Cette pathologie peut entrainer de graves complications, augmentant ainsi le risque de mortalité et de morbidité.
DCM : Quelle est la particularité ou la complexité de vos travaux de recherche ?
La complexité des études sur le sommeil est liée à l’absence d’équipements adéquats pour le diagnostic. La polysomnographie et / ou la polygraphie ventilatoire ne sont pas disponibles dans la plupart des structures sanitaires du pays. C’était vraiment un challenge de travailler dans le domaine du sommeil.
DCM : Disposez-vous d’assez de moyens (techniques, financiers etc.) pour mener à bien vos recherches ?
Je ne puis dire que je dispose d’assez de moyens pour mener à bien mes recherches. La recherche a un coût, mais c’est notre vocation en tant qu’universitaire. La Direction de l’UFR 2S a beaucoup appuyé cette recherche. Je réponds aussi à des appels à candidatures pour des fonds additionnels.
DCM : Qu’est-ce que cette distinction pourrait vous apporter de plus (vous, l’UFR 2S et UGB) ?
Cette distinction marque la reconnaissance d’un travail mené dans une toute petite et nouvelle UFR confrontée à de nombreux défis. Pour moi, il est clair que c’est une fierté, une source de motivation. Cela me pousse à aller de l’avant et à redoubler d’efforts. Pour l’UFR 2S et l’UGB, c’est le rayonnement international. Je pense que c’est un signal fort pour les institutions d’enseignement supérieur. Il faut investir dans la recherche et accompagner les chercheurs.
DCM : Quel message pouvez-vous lancer à l’ensemble de la communauté ?
A l’ensemble de la communauté, je leur dirai qu’il faut croire en soi, avoir de la détermination, être persévérant, être sérieux et rigoureux dans le travail. Ne restons jamais dans l’expectative, chacun peut faire des choses, aussi minimes soient-elles et leur compilation aboutit à des résultats extraordinaires au profit de la communauté. Si les affaires ne marchent pas comme cela devait être, ne jamais culpabiliser les autres. Mais se dire : « qu’est ce que j’ai fait pour que cela ne marche pas et qu’est ce que j’aurai dû faire ou je peux faire pour que ça aille de l’avant »
DCM : Votre mot de la fin
Je remercie toute l’UGB et en particulier l’UFR 2S. Je suis touchée par cette marque de sympathie dont a fait preuve l’ensemble du personnel à mon égard. En tant que croyant, nous devons prier pour le rayonnement de notre institution, il y va de notre intérêt.