« NOS ALUMNI ONT DU TALENT » : A la rencontre de Melle Irène Françoise A. DIATTA, l’Ingénieure de l’IPSL qui a réalisé un banc de test moteur pour des hélicoptères de combat de l’Armée de l’Air sénégalaise
Irène Françoise A. DIATTA est née le 03 avril 1997 à Dakar. Après ses études sanctionnées par un baccalauréat en série S1 en 2014 aux Cours Sacré Cœur de Dakar, elle intègre l’Institut Polytechnique de Saint-Louis (IPSL), et s’est spécialisée en électromécanique. Son stage de fin de cycle au sein de l’Ecole de l’Armée de l’Air du Sénégal lui a permis de travailler sur la conception et la réalisation « d’un banc de test moteur pour APU (Auxiliary Power Unit ou Unité de Puissance Auxiliaire) : cas de l’AI-9B ».
A la fin de son séjour dans cette école militaire, elle a réussi à réaliser un banc de test moteur pour des hélicoptères de combat.
L’entretien qu’elle a accordé à la DCM vous donne une meilleure idée de la conception de son prototype, de son produit innovant.
DCM : Pourriez-vous revenir sur votre réalisation, saluée par les hauts responsables de l’Armée de l’Air du Sénégal ?
IRENE : « Comme stage de fin d’étude, j’ai réalisé un banc de test moteur pour APU « auxiliary power unit » ou unité de puissance auxiliaire : cas de l’AI-9B.
L’AI-9B est un turbomoteur sans lequel le démarrage des hélicoptères de combat de l’Armée de l’Air sénégalaise ne pourrait s’effectuer. De plus, il produit du courant électrique au sol ou en plein vol lorsqu’on a une panne des alternateurs principaux, sources électriques de ces aéronefs à voilure tournante autrement dit, lorsqu’il y a coupure en plein vol.
Ce premier banc de test moteur APU du Sénégal permet d’apprécier les performances de l’AI-9B au sol, ce qui n’a jamais été fait au Sénégal. Nous avons fait de la conception, du dimensionnement et des simulations, en vue de répondre au cahier des charges spécifié par l’Armée de l’air et avons intégré à ce même banc un simulateur de pannes, la création de pannes se faisant à distance, à partir d’une application que nous avons-nous-mêmes développée.
Déjà allumer l’AI-9B au sol au Sénégal était qualifié d’irréalisable par beaucoup de personnes, de même, intégrer à ce banc de test un simulateur de pannes par un logiciel fut un deuxième challenge à relever en tant qu’élève ingénieur en génie électromécanique ».
DCM : Quels sentiments vous animent après avoir réalisé une telle innovation ?
IRENE : « C’est une grande fierté pour moi d’avoir soutenu après cinq années d’études. Le chemin fut long et parsemé d’épreuves, mais par la grâce de Dieu, je n’ai pas perdu de vue ce pour quoi je l’ai choisi, et donc soutenir en vue de l’obtention de ce diplôme ne pourrait que me réjouir.
« Réaliser de telles performances dans l’armée me rend fière. Grâce à mon travail, l’Armée de l’Air sénégalaise passera moins de temps à dépanner l’APU de ses hélicoptères de combat et fera une économie financière importante en ne faisant plus recours à des maintenanciens étrangers. Aussi, elle aura des maintenanciens sénégalais plus compétents au travers des travaux pratiques qu’elle pourra réaliser avec le simulateur de pannes ».
DCM : Quelle appréciation faites-vous de la qualité de la formation dispensée à l’IPSL ?
« En dépit des conditions dans lesquelles les enseignements sont dispensés, la richesse de la formation acquise à l’Institut Polytechnique de Saint-Louis ne fait pas l’ombre d’un doute. Il a fallu regrouper des connaissances dans plusieurs domaines : de l’informatique industrielle à la conception mécanique en passant par la programmation, la mécanique des fluides, les machines électriques, les installations électriques, l’électronique, la lubrification, les turbomachines et même l’anglais pour mener ce projet dont la pertinence et l’importance ne sont plus à démontrer, à son aboutissement. Nous avons combiné toute une série de matières de la maquette pour aboutir à ce résultat dont l’Armée de l’Air au travers de son Chef d’Etat-major, le Général DIOP, fut très satisfaite, et cela ne saurait être possible si au préalable nous n’avions pas la base intellectuelle requise ».
Merci !