Dans le cadre de ses activités scientifiques la Commission de Recherche de l’UFR des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Gaston Berger a organisé une conférence sur le thème « Le post colonial et la question de l’universel ». Cette conférence, tenue le jeudi 13 Février 2020, à l’auditorium de l’UGB 2, a été animée par le Pr Souleymane Bachir Diagne en présence du Recteur, du Directeur de l’UFR LSH et du Directeur délégué de l’Institut Français de Saint-Louis.
Le Professeur Ndioro SOW, Directeur de l’UFR LSH, a demandé au Conférencier, Pr. Souleymane Bachir Diagne : « de mettre à profit son intervention, surtout à l’endroit des étudiants et autres acteurs du système académique sénégalais, au vu de sa participation à la Concertation Nationale sur l’Enseignement Supérieur au Sénégal en 2015, pour sensibiliser sur la préservation des acquis académiques et le respect des libertés, afin d’ aider nos institutions universitaires à s’éloigner davantage des perturbations connues ces dernières années ».
Quant au Pr Ousmane THIARE, après avoir souhaité la bienvenue au conférencier, il a magnifié « l’organisation de rencontres scientifiques et d’échanges de la trempe de cette conférence qui s’inscrit dans la triple vocation dévolue à l’université : la formation de cadres, la recherche ainsi que la promotion et la diffusion des résultats de la recherche. Selon lui, l’UGB a la chance de recevoir le professeur Souleymane Bachir DIAGNE « un des théoriciens les plus illustres des études postcoloniales sinon la voix la plus autorisée à aborder le sujet, une référence sûre en la matière ».
De même, le Recteur a félicité le Directeur délégué de l’Institut Français, Monsieur Marc Monsalier, dont la présence ici témoigne de l’excellence du partenariat liant les deux structures.
Le Professeur Souleymane Bachir DIAGNE, enseignant-chercheur à l’Université Columbia, s’est réjoui de sa présence à l’UGB. Il a en outre remercié la commission de Recherche de l’UFR LSH d’avoir pris cette heureuse initiative. Abordant, le thème sur « le postcolonial et la question universel », le professeur DIAGNE a indiqué qu’il n’est pas question de signification mais de savoir ce qu’il y’a derrière. Sur ce point, il a beaucoup insisté sur l’importance de la conférence de Bandoeng qui s’est tenue du 18 au 24 Avril 1955 avec l’arrivée du postcolonial et décolonialisme, réunissant pour la première fois les 29 pays africains et asiatiques principalement issus de la décolonisation. C’est ainsi qu’il a rappelé les propos d’Aimé Césaire sur le colonialisme : « que nul ne colonise innocemment, que nul non plus ne colonise impunément ; qu’une nation qui colonise, qu’une civilisation qui justifie la colonisation donc la force est déjà une civilisation malade, une civilisation moralement atteinte qui, irrésistiblement, de conséquence en conséquence, de reniement en reniement, appelle son Hitler, son châtiment ». Par ailleurs, le conférencier a évoqué la question de l’universel pour la bonne et simple raison que l’Europe ne s’est toujours pas définie de la manière dont le contexte colonial lui a permis de se redéfinir. En effet, l’Europe serait par nature le continent de la philosophie, qui serait née d’un « miracle grec » et qui serait poursuivie jusqu’à l’époque moderne, est une construction relativement récente.
« Ma position consiste à dire qu’au contraire, c’est maintenant que tout le monde est assis autour d’une même table dans l’équivalence totale que la question de l’universel se pose. Je dirai personnellement, dans une formule un peu provocatrice ; il n’y a jamais encore eu d’universel c’est le moment de l’inventer » a conclu le Pr Souleymane Bachir Diagne.
Des échanges entre le conférencier et le public, venu nombreux, ont mis un terme à la conférence.