L’UFR des Civilisations, Religions, Arts et Communication (CRAC) a abrité, en marge de la célébration des 50 ans de la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO, une table ronde intergénérationnelle sur le thème « Enjeux de Conservation du Patrimoine mondial à Saint Louis ». La Conférence, co-organisée avec le Bureau UNESCO d’Afrique de l’Ouest s’est tenue, le mercredi 09 novembre 2022, à l’Amphi CRAC, sous la présidence du Dr Ibrahima SARR, Directeur Adjoint de l’UFR CRAC, Représentant le Recteur empêché. Cette manifestation scientifique a vu la participation de plusieurs gestionnaires de sites du Patrimoine mondial d’Afrique de l’Ouest, des professionnels du patrimoine et des étudiants de ladite UFR. La Conférence a eu comme modérateur le Pr Abdoul SOW, Chef de Département Métiers du Patrimoine.
La sauvegarde du patrimoine : un défi intergénérationnel.
« Ce n’est pas alors un hasard si, en 2007, l’UNESCO a décidé d’ajouter à ses objectifs stratégiques, un 5ème C pour compléter la liste des objectifs définis en 2002, à savoir : la Créativité, la Conservation, le développement de Capacités, la Communication et maintenant, la Communauté. Cette démarche, l’UNESCO l’a voulue inclusive et co-constructive » a rappelé Dr Ibrahima SARR. A ce titre, l’UGB a inscrit cette problématique de gestion durable du patrimoine au cœur de ses missions d’enseignement et de recherche. La conservation du patrimoine doit être soumise à un processus sélectif très rigoureux. Il a été précisé que sa conservation et sa préservation participent même de l’existence des sociétés et lui confèrent un sens, dans la mesure où cela raffermit les liens fonctionnels indéfectibles entre les communautés.
Il ressort de son analyse que ce patrimoine revêt, de nos jours, des enjeux et des dimensions à la fois politiques, socioculturels et climatiques pour l’Afrique. Sous ce rapport, il est impératif de former et sensibiliser ces jeunes Africains et les rendre résilients face à ces enjeux contemporains. Sur ce point, l’UGB, à travers l’UFR CRAC, joue un rôle très important, à l’effet d’amener les jeunes à penser globalement les enjeux et à agir localement, c’est-à-dire, intégrer une dimension durable dans tous les actes qu’ils posent. Dans ce sillage, une réflexion à la fois rétrospective et prospective s’impose pour mieux prendre en compte les enjeux et les défis de conservation du patrimoine dans les 50 prochaines années.
Pour sa part, Dr Dimitri SANGA, Directeur Régional Bureau UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest, s’est réjoui du choix porté sur l’UGB, notamment l’UFR CRAC pour abriter cette cérémonie. En réalité, celle-ci participe à la mise en valeur et à la formation de jeunes chercheurs pouvant répondre aux problématiques de conservation du patrimoine. « Nous travaillons pour que cette gestion des sites se fassent en concertation avec toutes les parties prenantes, surtout la jeunesse et les communautés ».
Sous ce rapport, Dr SANGA a souligné la nécessité d’opérer une démarche prospective et inclusive dans la gestion des sites classés. « Les questions comme les changements climatiques vont affecter le fait d’inscrire les sites sur la liste du patrimoine mondial. L’utilisation du numérique est aussi importante dans la gestion des patrimoines, notamment dans la géolocalisation et l’accès libre aux informations sur les sites. Nous devons être assez novateurs et faire en sorte que les gestionnaires des sites puissent passez le bâton aux jeunes", a-t-il déclaré.
Pour finir, il a salué l‘apport considérable de l’UFR CRAC dans la gestion et la formation d’une nouvelle génération d’administrateurs de sites. A cet égard, il considère que « la protection et la promotion du patrimoine n’est pas seulement l’apanage des Etats, elle incombe aussi aux universitaires ».
Des échanges très constructifs entre les participants ont mis fin à cette table ronde.