Le laboratoire LSAO-MED vient d'acquérir et d'installer à l’UGB un capteur pour la qualité de l'air. Le système a été configuré par le Dr Abdou Karim Farota assisté par quelques doctorants de l’UGB.
La DCM est allée à la rencontre du Dr Abdou Karim FAROTA pour vous faire découvrir ce dispositif.
DCM : Sans plus attendre, je vous laisse le soin de vous présenter ?
Je suis Dr Abdou Karim FAROTA, présentement enseignant-chercheur à la Section de Physique Appliquée à l’UFR SAT. De formation de base maître ingénieur, spécialisé en Systèmes Microprocesseurs et Micro-ordinateurs, je suis arrivé à l’UGB en 2000 en tant que Responsable du Service de la Maintenance du parc informatique au CCOS. C’est en 2003 que j’ai été recruté à l’UFR SAT en tant Assistant.
DCM : Vous venez d’acquérir et d’installer un capteur pour la qualité de l’air au niveau du laboratoire LSAO-MED de l’UFR SAT. Quelles sont les caractéristiques de cet appareil de mesure?
Le capteur pour la qualité de l’air est un instrument de mesure de l’Indice de Qualité de l’Air (IQA) qui indique l’état journalier de la qualité de l’air. Il renseigne sur le niveau de pollution de l’air et les impacts sanitaires qui peuvent en découler, après quelques minutes ou des jours d’exposition à la pollution atmosphérique. Parmi les utilisateurs de ce système, l’Agence Américaine de Protection de l’Environnement (USEPA) a développé un IQA pour cinq principaux polluants réglementés par la loi sur la qualité de l’air (l’ozone de surface, les particules de poussières, le monoxyde de carbone, le dioxyde de soufre et le dioxyde d’azote). Pour chaque polluant, l'USEPA a déterminé des standards pour se protéger contre les effets nocifs sur la santé.
DCM : Pourriez-vous nous donner plus de précision sur l’usage de ce capteur ?
Le capteur PurpleAir installé est une nouvelle génération de compteurs de particules laser pour fournir en temps réel la mesure de l’Indice de la Qualité de l’Air (IQA). PurpleAir est un capteur facile à déployer, nécessitant une prise de courant et le WiFi.
On peut imaginer l’IQA comme une règle mesurant entre 0 et 500. Plus la valeur de l’IQA est élevée, plus le niveau de pollution de l’air est grand et plus l’impact sanitaire négatif est important. Par exemple, une valeur d’IQA de 50 représente une bonne qualité de l’air et un faible potentiel d’impact négatif sur la santé, alors qu’une valeur d’IQA de 300 représente un air de qualité « dangereuse ». La valeur de 100 correspond globalement au standard pour un polluant en-dessous duquel la santé des populations est préservée. Ainsi, des valeurs inférieures à 100 sont satisfaisantes. Quand les valeurs sont supérieures à 100, la qualité de l’air affecte d’abord la santé des populations sensibles, puis celle de tout le monde quand l’IQA devient plus élevé. Au Sénégal, le Centre de Gestion de la Qualité de l’Air a adopté quatre classes d’IQA, et chaque classe correspond à un niveau d’impact sanitaire selon le groupe de population.
DCM : Pourquoi le choix de l’UGB ?
De part sa position au nord du Sénégal, et à la frontière avec la Mauritanie, ce choix est très intéressant du fait que cette zone est souvent le siège des tempêtes de sables et des vagues de chaleurs.
Le laboratoire LSAO-MED, avec ses partenaires, développe des thématiques pluridisciplinaires sur l’étude de l’impact des phénomènes climatiques sur la santé, l’agriculture, la pêche, etc.
DCM : Pour autant que nous sachions, ce dispositif est-il le premier du genre dans une université ?
L’UGB est la deuxième université sénégalaise, après l’ESP/UCAD (avec le laboratoire LAPOFS) à avoir ce genre de dispositif. Et au Sénégal nous sommes la troisième station de ce genre (LAPOFS, DIAMNIADO) de mesure de la qualité de l’air en temps réel accessible par l’internet.
Figure 1 : Les capteurs
DCM : Quel impact ce capteur pouvait-t-il avoir sur l’Université Gaston Berger ?
Permettre une visibilité de l’UGB à travers le net. Participation de l’université à la mise à disposition de données en temps réel etc.
DCM : Quel message pouvez-vous lancer à l’ensemble de la communauté ?
A la communauté, il est recommandé de faire le petit geste pour s’enquérir de la qualité de l’air en début de journée ou en tout instant (le système envoie l’IQA chaque 10 mn) pour des précautions et des comportements pour certaines personnes sensibles aux effets de la mauvaise qualité de l’air. Cette consultation est accessible à partir d’ordinateurs, tablettes, téléphones android, etc.). Le lien internet est : https://www.purpleair.com/map?#4.73/11.62/-6.65 en acceptant les cookies au besoin.
Figure 2: Indice de la Qualité de l’Air au niveau de capteur LSAO-MED/SAT/UGB
Bon : l’IQA est satisfaisant et la pollution de l’air pose très peu ou pas de risque sanitaire.
Moyen : l’IQA est acceptable. Toutefois, pour certains polluants, il peut y avoir de légers risques sanitaires pour un nombre limité de personnes. Par exemple, les personnes qui ne sont pas d’habitude sensibles à l’ozone pourraient manifester quelques symptômes.
Mauvais : Certains groupes de personnes sont particulièrement sensibles aux effets nocifs de certains polluants. Ceci signifie qu'ils sont susceptibles d'être affectés pour les plus basses valeurs que le grand public. C'est le cas pour les enfants et les adultes en activité à l’extérieur. Les personnes atteintes de maladies respiratoires sont soumises à un risque élevé, en cas d’exposition à l’ozone, alors que les gens atteints de maladies cardiaques le sont en cas d’exposition au monoxyde de carbone. Avec des valeurs d'IQA entre 150 et 200, tout le monde peut commencer à sentir des effets sanitaires qui sont plus sérieux chez les gens des groupes sensibles.
Très Mauvais : Des valeurs d’IQA supérieures à 200 déclenchent une alerte sanitaire, car chacun peut ressentir de sérieux effets sur sa santé. Avec des valeurs d'IQA supérieures à 300, toute la population est affectée. L’alerte générale doit être déclenchée et des mesures d’urgence doivent être prises.
DCM : le Mot de la fin.
Recommande la consultation quotidienne de la carte et le respect des consignes pour les personnes sensibles : personnes âgées, enfants, malades de l’asthme, etc.